Lanas – Ardèche – Site du village

Les fêtes à Lanas

La Vogue à Lanas au 20e siècle

La vogue est la fête du saint patron du village. Pour Lanas c’est saint Eustache, qui tombait le 20 septembre dans l’ancien calendrier, et on l’organisait le week-end le plus proche. L’organisation incombait, en principe, aux jeunes de « la classe », c’est-à-dire qui
devaient partir au service militaire, avec la participation des cafetiers et restaurateurs.


Le dimanche précédent, le curé, dans son prêche, disait de ne pas aller à la vogue, car Satan était dans le bal. Même discours de l’institutrice libre, mademoiselle Sidonie, à ses élèves à l’école.
Les jours qui précédaient, le garde champêtre conviait la population à balayer et nettoyer devant leur maison. On faisait des tas de détritus, qu’un tombereau tiré par un cheval venait ramasser.
On voyait venir s’installer les baraques foraines appelées « carabasses » ; certaines vendaient des friandises, et en particulier les fameux verres de pralines roses, fermés par un
papier collé, mais aussi des bonbons divers (berlingots, noyaux de pêche, etc.), ou des jouets de quatre sous. D’autres, avaient des jeux de massacre, où avec des pelotes de chiffon, il fallait abattre un empilement de boites de conserves, ou bien la pêche à la ligne, où on devait accrocher des petits objets avec l’hameçon pour les gagner. On trouvait encore des tirs à la carabine, des loteries (longues ficelles entremêlées et reliées à divers bibelots en plâtre, en tirant sur l’une d’elles, on ramenait l’un d’eux, qu’on pouvait emporter), la roue à la circonférence garnie de numéros, et que l’on faisait tourner ; lorsqu’elle s’arrêtait, le numéro tombant en regard d’un repère fixe, désignait le lot qu’on avait gagné.
Le dimanche matin, l’orchestre, composé de deux ou trois musiciens (accordéon, tambour, clarinette), passait de maisons en maisons donner l’aubade. Il jouait l’air qu’on avait choisi, et on achetait la fouasse ou fougasse, sorte de gâteau brioché. Les sommes ainsi
recueillies participaient au financement de la fête.
C’était l’occasion d’inviter toute la famille et les amis qui venaient des villages environnants. Lanas était noir de monde.
Et il y avait le bal, sur la place bien souvent. Il commençait le dimanche après midi, s’interrompait pour le dîner (appelé souper), et reprenait le soir jusque tard dans la nuit.
La fête continuait le lundi, avec à nouveau le bal, mais aussi les concours de boules (pétanque et lyonnaise). Les cafetiers débitaient force boissons (bière et vin).

La saint Jean d’été

Pour la Saint-Jean du mois de juin, la veillée sortait de l’ordinaire. En divers endroits du village, on allumait des feux dans les rues, alimentés par des fagots et les jeunes les sautaient à cœur joie. Les garçons les plus hardis sautaient lorsque le feu était au plus haut et que les flammes roussissaient les poils des jambes nues.

Les danses en Ardèche

On dansait la bourrée, le rigodon et les vires (plus rapides), dans le haut Vivarais se pratiquait le rat à quatre danses et la cabrette au son du biniou. A Balazuc, mais sûrement aussi dans tout le bas Vivarais, les saisonniers, venus des hautes Cévennes pour aider les
éleveurs de vers à soie, dansaient la tonia.

Les farandoles avaient lieu à l’occasion du tirage au sort des conscrits.